C'est ce que j'appelle l'étude au cas par cas, ici dans le cadre d'un contrat gagnant/gagnant. Ce technicien de chez Grandin (la famille de Franck Alamo) est intéressant pour nous, tout comme un maître d'hôtel de chez Maxim's pour un table d'autorité. Leur qualité fait que pour le poste choisi c'est le candidat qui convient le mieux. Nous aurions tort de nous en priver.

Le bureau Interventions/ACP. Mythes et réalités. Suite.
2. le personnel de carrière.
J’étais le titulaire du poste il y a maintenant plus de 30 ans. Les faits sont prescrits si je puis dire. Je peux donc donner aujourd’hui quelques exemples. J’ai traité une intervention du Premier ministre (ce n’est pas rien) qui réclamait pour un officier-marinier qui finissait son affectation dans un service proche de son environnement, une promotion et une affectation outre-mer de son choix. L’amiral CEMM, m’avait inscrit à l’encre verte sur la lettre : "répondre sans état d’âme". J’ai répondu sans état d’âme : Non. D’ailleurs, si l’on m’accordait quelque pouvoir, je n’avais certainement pas celui d’interférer dans ces domaines. J’ai juste vérifié la situation de ce "client", son rang sur les listes pour établir ma réponse. Je reçois une intervention venant d’un député, c’est non. Il devient ministre. L’intervention me revient. C’est toujours non. Une fois, le député maire d’un port avait écrit, avec une lourde insistance, au profit d’un maître principal qui ne voulait pas changer de région. "Nounours" (le CEMM pour ceux qui ne connaissent pas) avait mentionné, de son stylo à l’encre verte, sur le coin de la lettre : je répondrais personnellement. Son "cher ami", le politique, s’est pris une volée de bois aussi vert que l’encre de son stylo, sans philtre.
Les interventions concernaient toutes les facettes de la gestion, affectations, contrats, médailles, cours, avancement… Il fallait parfois faire preuve de diplomatie pour faire passer la pilule à l’intervenant, mais force devait rester aux règlements, à l’équité.
Donc, si je vous dis : Intervention ce n’est pas Piston, ce n’est aucunement de la discrétion, de la défense de l’institution, de la langue de bois, mais une réalité. En 4 ans d’affectation, je n’ai jamais vu un passe-droit pour un personnel de carrière. Je ne dis pas que cela n’a jamais existé, mais moi je n’en ai pas vu. C’est plutôt rassurant quant au fonctionnement de notre institution.
C’était aussi l’époque où nos effectifs ont subi une diminution drastique. Ça c’était mon pain noir. Comment expliquer à une maman, à une épouse, que le contrat de son fils, de son mari, qui n’a jamais été puni, qui n’a pas démérité, n’est pas renouvelé ? Que de drames familiaux derrière tout ça (crédits que l’on ne peut plus honorer, maison vendue…). Nous devions (du moins c'était mon sentiment) une réponse à ces familles. Pas facile, je me sentais un peu Jésuite en rédigeant mes lettres.

Roger comme tu as été affecté à PM2 à partir du 15/12/86 tu as donc servi sous les ordres de l'Amiral Le Jeune Directeur et tu as donc connu sa secrétaire (le bureau en face de celui du Directeur) une bonne amie à moi, je précise "amie" pour lever toute ambiguïté . On a failli se croiser j'ai quitté la rue royale le vendredi 29 août 1986 pour rallier la Jeanne à Brest le 1er septembre

Chez les trans, il y avait une fonction "officieuse" mais bien réelle : Le chef du pc télec de l'EMM (un LVs) qui avait ses entrées à OPS/Trans, avait le titre de "conseiller de la DPMM pour les affectations du personnel des transmissions". Le but était d'essayer de trouver la bonne personne pour occuper un poste devenant vacant. Cela concernait surtout les OMS radio, transfilistes ou transmetteurs, et des fonctions pas toujours bien connues des intéressés et ou il n'y avait pas de volontaires ou de désidératas exprimés. Il se trouve que je connaissais très bien les deux officiers qui ont occupé ce poste durant mon affectation, et j'ai quelquefois participé à la recherche de la "perle rare" en contactant des collègues pour "tâter le terrain" .

Mon DPMM était le vice-amiral d'escadre Le Meledo. A te lire l'amiral Le Jeune était un homme cordial. J'en dirai autant de l'amiral Le Meledo. Mes séances de signatures se passaient en totale décontraction. Nous discutions de choses et d'autres sans rapport avec ce que j'avais dans mon parapheur. Son cabinet était tenu par deux jeunes seconds-maîtres féminins (sympathiques au demeurant).
Le seul heurt que j'ai eu avec un amiral, c'est avec l'amiral Lefèvre, directeur de l’École Supérieure de Guerre Navale. Je descendais quatre à quatre l'escalier en colimaçon de la DPMM. Lui montait. Je suis entré en collision avec lui. Ooops ! Nous nous étions rencontrés à Helsinki. Il m'a tout de suite reconnu. Nous avons échangé quelques mots. J'étais un peu embrassé car il m'avait dit, à Helsinki, que si je passais par Paris, il avait un boulot pour moi. J'étais à Paris et je n'avais pas pensé à lui.

Il le semble l'avoir croisé au CEP lorsqu'il était CF en 1972 et qu'il commandait le Protet cher à Alain (et à d'autres)

Le bureau Interventions/ACP. Mythes et réalités. Fin.
3. Les interventions diverses
Je vous écris parce que j’ai un dauphin dans mon lavabo… ainsi commence une lettre adressée par une dame au Président de la république. C’est sûrement la missive la plus farfelue que j’ai eu à traiter. Elle se poursuit par : je suis plus malheureuse que si j’étais dans la Marine. Ce mot Marine vaut que la lettre atterrisse sur mon bureau.
Les requêtes allaient des plus sérieuses au plus fantaisistes : une demande de stage pour un étudiant, avoir une musique marine pour une tête locale, acheter une gabardine ou un pompon rouge, pourquoi mon fils opéré d’une ectopie testiculaire ne peut s’engager dans la marine, des informations sur un ancêtre qui, après recherches, apparaissait être un marsouin ou un bigor, des renseignements sur les campagnes d’un vaisseau du 3ème empire, faire son service chez les chasseurs alpins, obtenir un anneau sur le port de Cagnes sur mer, des renseignements sur les retraites des marins de commerce…
A ce propos (la Marmar), savez-vous pourquoi on dit la Royale en parlant de nous ? Bien sûr notre marine était royale sous la royauté, mais impériale sous l’empire, et nationale à notre époque contemporaine. Alors pourquoi encore cette appellation royale ? Le ministère de la marine marchande était situé, en ce début du XXème siècle, place de Fontenoy (que je découvre à cette occasion). Dans le langage populaire, la Marmar était la Marine de la place Fontenoy, la marine Fontenoy. Le ministère de la marine, la nôtre, était, vous le savez, rue Royale. Par opposition, c’était donc la marine de la rue Royale, la Royale. La Fontenoy et la Royale. Le siège de la Marmar a été depuis transféré à La Rochelle, mais l’inscription Ministère de la Marine a été conservé sur le fronton de l’immeuble (tout comme chez nous, de notre temps).
L’inventaire est sans fin, autant de choses très éloignées de mon univers, que j’aurais pu déborder à la gaffe, hors sujet.
J’aimais bien ces courriers. Je mettais un point d’honneur à répondre à tout le monde (et si possible apporter une solution – là ça ne lésait personne), ne serait-ce que pour notre image – relations publiques obligent, n’est-ce pas ? Mon chef s’en amusait, il attendait, avec curiosité les réponses que j’allais apporter (mais où avez-vous trouvé ça ?). J’ai rencontré beaucoup de gens dans bien de milieux et parfois de drôles de gens. Cela peut être grisant mais on touche parfois de près à la vénalité du monde. Mais ce n’est pas fait pour impressionner un "vieux" maître principal.
Parfois on a la satisfaction d’avoir été utile. Des DRH m’ont demandé si je n’avais pas des gens sous la main pour eux. J’en ai fait profiter du personnel dont le lien n’était pas renouvelé. J’ai eu le plaisir d’apprendre de ces employeurs qu’ils appréciaient beaucoup ces nouvelles recrues.
En résumé, c’est un poste original, intéressant.
Je n’étais pas volontaire Paris. J’y ai fait ma "corvée". Au final, ce n’est pas ainsi que je qualifierai cette affectation. Je me suis bien "éclaté" dans ce poste.

Merci ROGER, pour ses récits, dont tu nous as fait profiter.

Merci Noël pour ton témoignage qui corrobore mes dires sur le remplacement de certains postes à l'EMM
"Le but était d'essayer de trouver la bonne personne pour occuper un poste devenant vacant. Cela concernait surtout les OMS radio, transfilistes ou transmetteurs, et des fonctions pas toujours bien connues des intéressés et ou il n'y avait pas de volontaires ou de désidératas exprimés. Il se trouve que je connaissais très bien les deux officiers qui ont occupé ce poste durant mon affectation, et j'ai quelquefois participé à la recherche de la "perle rare" en contactant des collègues pour "tâter le terrain"

Bonjour,
Hier je suis affecté à EMM/MET/EP, le 1/2/1977. Au ministère de la marine 2 rue Royale.
Après mes mouvements d'embarquement je reçois un guide.
Il y a l'historique du Ministère et diverses données. La vie courante, La mode été hiver, l'hébergement, le repas, les compagnies,les permissions, commodités sport loisir, le vaguemestre, ...

La partie historique:

Spoiler:

de mémoire le lundi matin avant 9 heures il y avait pas foule idem le vendredi après 15 heures voire moins ....la semaine par contre il y avait des hommes/heures comme disait le goum à l'époque

Bonjour,
"David974", exact, le vendredi après midi, les gars qui habitaient la Bretagne réussissaient à prendre un avion de l'armée.
Je n'ai plus souvenir d'où ils partaient. Ils s'inscrivaient le lundi afin d'avoir une place, mais il y avait des priorités (Off, missions, ...).
"Hervé", on ne rechignait pas à montrer sa carte,...idem à la Pépinière (quand je rentrais tard le soir).

J'ai numérisé le reste du guide , je vous le propose:

Spoiler:

Merci Antoine ça me transporte tout comme toi quelques années en arrière puisque l'on a une petite période ensemble à l'EMM. Pour moi EMM/MAT/ST du 02/09/80 au 22/09/81, une petite année et je quitte Paris pour une affectation au SMSR Mururoa qui avait besoin de radioprotectionniste puis par chance retour à mon poste à EMM/MAT/ST du 15/11/82 au 01/09/86 cette fois ci pour une affectation compléte avant de rejoindre la JDA.
Dans mes souvenirs lors de ma 1ère année d'affectation (CV Nougué Chef de bureau, CF Lesconnec mon chef direct pour la sécu à bord et à terre (Marins pompiers et BAN) il me semble que je venais au bureau le matin pour 09h00 et le dégagé du soir 18h00. Tenue civile
Lors de ma deuxième affectation (CV Nougué puis CV Subra chef de bureau et CF Leduc mon chef) je pense que mes horaires étaient les mêmes par contre la tenue militaire fut obligatoire et comme on avait pas de vestiaire on se changeait dans nos bureaux strip tease pudique quand même mon chef et moi
Ton petit livret sur l'histoire est intéressant et puisqu'on y parle de salon des amiraux voici 3 photos (prises en 2011 lors d'une AG des villes marraines)
que je pense on ne voit plus


Cette 4ème photo a été prise en décembre 2012

quand j'étais place Balard au STCAN sous les ordres du CA LANNUZEL je n'avais pas le droit de manger sur place le midi
donc 4 fois par jour le métro la Pep Balard et retour
aux heures de pointe le matin par marrant du tout !!
et j'étais le seul en uniforme

je reviens furtivement sur mon msg 688 , un doute affreux m'assaille (comme on dit au Kenya) l'organisme craint comme la peste c'était le goum ou le gaau?

Durant mon court passage au bureau des notices de la DTCN Balard (fin 1974), nous étions en vivres payés et déjeunions au restaurant du mess des sous-officiers de l'état major de l'armée de l'air. La qualité, pour nous marins, était assez moyenne !

David, je pense que c'était le "GOUM" de triste réputation car chargé de dégraisser la marine !

je vais être un peu hs , je les ai vus à l'oeuvre à Hourtin
ils étaient en visite enfin "ils" de mémoire un major un cipal
dans le bureau du pacha j'étais chargé de développer le siad rh incorpo ( oublié par la dpmm) et l'idée était de demander un second maitre infor en plus et un ou deux appelés le truc se fait sur la table réunion du pacha avec vue sur la place d'armes ( ceux qui ont fait Hourtin connaissent) on expose nos arguments ...inquiets on attends le verdict ok c'est d'accord ...ouf et là capitaine d'armes vous avez 2 officiers mariniers qui discutent dehors depuis 15 minutes ils n'ont pas de boulot ils seront sur les mut hebdo vendredi çà compensera vos infors ...

J'ai écrit "je n'aime pas". Entendons nous bien, il s'agit de cette détestable institution qu"était le GOUM dont la mission essentielle était de charogner les plans d'armement des unités, en se basant sur des ratios tels que "travail/homme/jour", sans prendre en compte certaines difficultés inhérentes à la fonction tenue. A leur sens, tout travail devait s'effectuer dans un temps imparti, le même pour tous.

Pour rebondir sur le message de David,j'ai écrit "je n'aime pas". Entendons nous bien, il s'agit de cette détestable institution qu"était le GOUM dont la mission essentielle était de charogner les plans d'armement des unités, en se basant sur des ratios tels que "travail/homme/jour", sans prendre en compte certaines difficultés inhérentes à la fonction tenue. A leur sens, tout travail devait s'effectuer dans un temps imparti, le même pour tous.

Du GOUM, je me souviens du MJ HUON : incorruptible !!