msg 225.

le terrain de tennis /volley est arrivé avant 1988. je suis parti fin 87 et nous l'avions déjà il était tout neuf. il y avait aussi le brulage a coté du bâtiment de l'entrée

il faut aussi remarquer la qualité de la pelouse qui était entretenue grasse a notre belle tondeuse autoporteuses bleu. le far était super pratique pour "boire des coup" tranquillement entre chouff il faut souligner aussi qu'en 1986 nous avions la clim dans les piaules.

En tout cas ce terrain de tennis a été pour moi et ma famille (mon épouse et mes deux filles) un vrai hâvre de paix. Il était très peu utilisé, et, nous en profitions pleinement.
Notre domicile (une villa marine située route de moutte) était invivable pour diverses raisons. Le logement proprement dit était très bien, mais...
Le voisin, un rasta qui n'a retenu du grand bob, qu'une certaine consommation, était musicien. Je l'ai entendu, pendant un an et demi répeter le même morceau; la maison était située en bordure de route très passante, et, toujours le même voisin nous empêchait carrément, bien souvent, de sortir ou de rentrer chez nous en garant son tas de boue juste devant notre porte de garage. Même l'arrêt était dangereux, il y avait juste assez d'espace pour le croisement de deux véhicules.
Le salon avait de très grandes fenêtres en plein cagnard, et le jardin était impraticable (une pente de 30%), bref entre la chaleur, le bruit et le reste !
Bref, ce terrain de tennis nous permettait de nous détendre en famille. Pendant que nous jouions, les petites faisaient du vélo autour du terrain, et petit à petit se sont mises à jouer au tennis.
Outre ce terrain, la piscine militaire à Redoute, la bibliothèque militaire à Redoute, merci à nos amis biffins.
Alors qu'à Tahiti, il nous fallait 5 minutes pour arriver à la pointe Vénus, avec le trafic routier propre à la Martinique (le boxon absolu) je vous dis pas le temps de route pour arriver à une plage. C'est bien joli la mangrove, mais pour la baignade, c'est pas top pour les enfants. Il y avait bien volga plage, mais là, c'est vraiment une autre histoire. (Encore que, le premier logement qu'on nous a proposé était à coté de la rivière caca...)
Bien amicalement
TUR2

derniers messages / le terrain de tennis, l'arrivée des fusiliers marins et le schelter Syracuse

Photo Max Péron

Le superbe terrain de tennis de la station radio de la Pointe des Sables
Merci qui ?
Merci Père Noël !
Mais encore ?
Merci Yves Leenhardt !

Comme cela se passait pour toutes les inspections générales, à l'issue de l'inspection de la station, j'ai eu un entretien en tête-à-tête avec l'amiral Yves Leenhardt dans mon bureau. Je lui ai parlé, entre autres, des conditions de vie particulières dans une petite station radio isolée mais sans insistance sur ce sujet qui n'était pas, je pense, l'objet principal de sa visite à la PDS.

Ce qui n'était par contre pas du tout prévu dans le cadre de cette visite/inspection très officielle (garde d'honneur PDS, une bonne dizaine d'officiers accompagnateurs, etc.), c'est la rencontre et l'entretien du CEMM avec mon épouse !
Je n'ai été prévenu qu'une ou deux heures avant son arrivée à la PDS.
Imaginez la tête de mon épouse quand je lui ai annoncé qu'après l'inspection de la station, elle allait recevoir chez elle le chef d'état-major de la Marine Nationale. Comment je m'habille ? Je l'appelle comment ? Je lui dis quoi ? Je lui propose un décollage ?
NB. le "décollage", c'est le petit verre de punch (rhum blanc évidemment) que les Martiniquais prennent le matin avant d'aller travailler.

Spoiler:

Lors de sa visite à Rivière Salée, l'amiral Leenhardt m'a fait le même "coup" : "Je souhaiterais visiter votre logement de fonction et rencontrer votre épouse".
"Oui, bien sûr amiral"
Nous nous donnons un délais d'un quart d'heure et je préviens ma femme, puis nous nous mettons en route tranquillement sur la passerelle métallique qui permettait de rejoindre la villa sans passer par le village. Mais un gros grain nous surprend si bien que nous faisons le trajet au pas de course et arrivons... juste au moment ou ma femme sortait la poubelle !
Là aussi, l'amiral s'est montré très aimable et a échangé cordialement avec nous. Manifestement, il était enchanté de sa visite dans les stations de la Martinique !
Mais nous n'avons eu ni piscine ni terrain de tennis (de toute façons, la configuration de la station ne s'y prêtait pas), juste un ballon d'eau chaude dans les douches !
Par une indiscrétion, j'ai appris plus tard que notre commandant du TVL, Le LV Le Pivain, était un proche de l'amiral (son père était un ami et il avait fréquemment passé ses vacances en compagnie de ses enfants).
Ceci explique peut-être cela ?

Je savais que le LV Pivain avait des relations "en haut-lieu" mais sans plus de précision.
Dans mon message précédent, je précise qu'en dehors de l'amiral Yves Leenhardt, aucun autre officier n'a franchi le portail d'entrée du Fortin, même pas le COMAR.
Il me semble que ce Fortin "appartenait" au SCAN, la DCAN locale. Ceci explique sans doute cela.

Pendant mes plus de trois ans d'affectation à la PDS, le seul autre officier qui ait pénétré à l'intérieur du Fortin, c'est justement Le Pivain, notre commandant TVL, accompagné de son épouse.
En 1985, j'ai passé onze jours de vacances en Floride avec mon épouse et mes deux fistons. Vacances exceptionnelles, aussi bien pour les parents que pour les enfants. Le Pivain n'arrêtait pas de me poser plein de questions sur mon séjour en Floride car lui et son épouse avaient l'intention à court terme de faire la même chose.
Pour les conseiller, répondre à toutes leurs questions et leur montrer nos très nombreuses photos, mon épouse et moi les avons donc invités à prendre l'apéro chez nous. Ce n'était pas du fayotage, c'était pour rendre service. Cela dit, en dehors des galons, M. et Mme Le Pivain étaient des personnes très sympathiques.

Max, je confirme, des personnes très sympathiques (je précise que le LV Le Pivain était ORSA).

Ces bons rapports avec les fuscos se sont poursuivis, ils faisaient, en quelque sorte, partie de la maison. A mon époque, le chef de détachement était un SM Wallisien, prince de son état. Il avait des bras plus gros que mes cuisses ! D'ailleurs, il y avait également des Wallisiens chez les biffins, je les rencontrais fréquement à l'IGESA de Sainte Anne, nous parlions chasse sous marine en buvant une lorraine. Très sympas, eh oui, quatre ans et demi de Pacifique laissent des traces.
C'est sur ce terrain de Tennis/volley que j'ai eu mon accident lors d'un match de volley contre des gendarmes. Entorse grave avec arrachement osseux, 6 semaines de platre, j'arrivais en fin de séjour (il me restait deux mois), j'ai demandé qu'eventuellement on me rapatrie pour avoir un remplaçant plus rapidement, je me suis pratiquement fait traité de simulateur...
Je précise qu'en raison du voisinage précité, mon épouse est rentrée en métropole, après des menaces de mort.
Donc, plus d'un mois de platre, je me faisais les injections anti-phlébites moi même, puis rééducation. Bien sur, inapte au service, va courir ou porter une arme avec des béquilles!
La considération dont j'ai fait l'objet, a entrainé, une violente envie de casquette à carreaux, ce que j'ai fait, interrompant même mes CFC pour prendre mon nouvel emploi.
Sacré terrain de tennis !
Bon, ceci dit aucune amertume ni regrets,
Bien amicalement
TUR2

Je m’immisce à pas feutrés sur ces superbes souvenirs d'affectation des radios à la PDS, je le fais parce qu'il est question de l'Amiral Yves Leenhardt que j'ai parfois croisé lors de mon affectation à l'EMM entre 81 et 86 (je n'ai d'ailleurs connu pendant cette période que lui et son prédécesseur Jean René Lannuzel) mais pour l'anecdote et notamment la période 83/86 je connaissais très bien sa secrétaire particulière le Maitre féminin Nadine C.... c'est d'ailleurs grâce à elle que j'ai pu visiter son bureau (en passant juste devant sa porte ouverte il était au boulot) et autres suites du CEMM. Un souvenir d'un Amiral plein d'humanisme. Et pour en revenir à mon amie Nadine nous sommes toujours en contact prés de 40 ans aprés. Voilà je m'esquive sur la pointe des pieds QRT et QRU comme le transmettaient les cibistes en code "Q"

Pourtant, l'amiral Leenhardt avait une solide réputation de sévérité, voire de dureté et quand on nous avait annoncé sa venue en Martinique, il y avait une certaine appréhension !
Mais, au moins dans les stations, tout s'était remarquablement bien passé.

inspection général par l'Amiral Lefebvre à Hourtin
le pacha lui dit Amiral voilà le circuit d'inspection il répond c'est moi qui choisi ça a été sanglant !!

msg 228
je suis sur le terrain de volley. en débardeur blanc et short court dans l'équipe de dos (ou profil)

photo des fusiliers. tout a droit c'est le QM1 ESPARZA avec qui j'avais fait l'oison et que je retrouvais en campagne. c'était un sportif spécialisé dans la muscu. je me souviens bien de ce jour là car il avait fallu pousser dans l'eau le demi tonneau qui servait de BBQ pour le refroidir...sauf que j'ai marché en le poussant sur le sable bouillant mon pied s'est mis a gonflé on ne voyait plus les doigt de pied.

msg 233/234/236
Joël, j'avoue que je suis surpris de tes connaissances sur le code Q. Bravo.
Pour les non initiés :
QRU  =  je n'ai plus de message pour vous
QRT  =  j'arrête
QRX  =  rendez-vous sur telle fréquence (ou tel endroit) à telle heure (utilisé dans un msg précédent).

Pour la réputation de l'amiral Leenhardt avant son arrivée en Martinique, je suis d'accord avec Nono. Surtout depuis son affectation dans le Pacifique, il avait une réputation de grande sévérité, voire de dureté et même de briseur de carrières.
On s'attendait au pire ... et tout s'est très bien passé avec, en prime pour la PDS, un superbe cadeau, un terrain de tennis qui a coûté une petite fortune.

Pour tabletop :

Photo Max Péron
Un p'tit coup d'zoom sur cette photo où tu t'es reconnu.

Le shelter Syracuse et l'arrivée des premiers fusiliers marins

A l'occasion du Rotary 1986, le DPMM désigna un maître-système Syracuse pour la Pointe des Sables. Problème : il n'y avait pas encore d'installation Syracuse à la PDS ! Un an plus tard, quand je suis rentré en métropole, il n'y avait toujours pas de shelter Syracuse à la PDS.
Ce n'était évidemment pas de sa faute mais un PM radio, "maître système" qui plus est, s'est donc retrouvé quasiment sans emploi pendant un an à la PDS. A Rivière Salée, affectation beaucoup plus technique et plutôt en sous-effectif qu'en sureffectif, il aurait été certainement plus utile.

Autre grande nouveauté de cette période 1986-1987, l'arrivée des fusiliers marins. En haut lieu à Paris, on estimait en effet nécessaire de renforcer la sécurité des stations radio. Souvenez du discours* de l'amiral Leenhardt, chef d'état-major de la Marine, au fort Saint-Louis devant l'ensemble du personnel de la Marine aux Antilles. Les fusiliers venaient tous de la Compagnie de Protection de Lorient. Ils étaient dix-huit, répartis en trois équipes de six + un premier maître, chef du détachement.
Service d'une équipe : une semaine de garde à la Pointe des Sables, une semaine de garde à Rivière Salée et une semaine au fort Saint-Louis pour instruction et entrainement (heures ouvrables uniquement). Précision importante : ils ne remplaçaient pas le personnel de l'Infanterie de Marine, ils étaient là en plus. Désormais, les Marsouins et Bigors se recentraient sur la protection de la pyro, uniquement la pyro. Les fusiliers marins quant à eux assuraient la protection de la station radio proprement dite et la garde au portail d'entrée de l'établissement. C'est ce que l'on peut appeler une juste répartition des tâches.

Ces fusiliers marins lorientais étaient en mission pour six mois, donc séparés de leurs familles. Joëlle (mon épouse) et moi décidâmes de tous les inviter à la maison, à titre personnel. Du matelot au premier maître, nous reçûmes donc les trois équipes en trois fois. D'après eux, c'était une première. Ivan (mon fils aîné) sympathisa tout de suite avec des matelots qui n'étaient guère plus âgés que lui. Par la suite, il restait très souvent discuter avec eux à la porte principale. Un futur fusilier marin ?

* Extrait du discours de l'amiral Yves Leenhardt :
"Pour le ministère de la Défense, ce qu'il y a de plus important en Martinique, ce sont les deux stations radio de la Pointe des Sables et de Rivière Salée. Ne l'oubliez jamais."
En même temps qu'il prononçait cette phrase-clé de son allocution, sans doute pour accentuer ses propos, l'amiral joignait le geste à la parole et pointait la main en direction des deux stations PDS et RS, c'est-à-dire vers le Sud.

Mais si, Max, le PM Even est venu à Rivière Salée !
J'ai d'ailleurs eu le plaisir de le retrouver comme responsable Syracuse (et comme adjoint et président des OM) 4 ans plus tard à la PDS.
Et il n'était pas le seul car nous étions trois radios à revenir à la Martinique au bout de 4/5 ans :
Le MP Even et moi à la Pointe des Sables et le PM Lepage (un ancien chef de quart à Rivière salée qui entre temps avait fait le BS) au Fort Saint Louis.

Je confirme, Even était bien chef de station quand je suis arrivé en 88, je suis arrivé avec Lautredou qui était chargé de Syracuse, MP ou Major ? Even a été remplacé par Rohmer.
Pour Max, l'entrée du site était assignée aux biffins (bigors, marsouins?). Les Fuscos s'occupaient de la station radio et avaient leur shelter. Je ne me rappelle plus s'ils participaient aux rondes avec les maitres chiens. En tout cas, nous étions "verrouillés".
L'amiral avait raison, c'était probablement le site le plus sécurisé de l'ile.
Avec le recul, se dire qu'un SM de service, en l'absence du chef de station était responsable de ce bazar, tout en sachant qu'ailleurs, au Fort Saint Louis ou dans les casernes le grade du responsable de service ne devait pas être le même, normal que parfois il y ait une certaine incompréhension. On ne peut qu'être flatté

Pour répondre à Nono et Michel au sujet d'Even, des fusiliers et des biffins de la PDS

Even à la PDS et à Rivière Salée ? 
Pour son escapade à Rivière Salée, j'ai oublié. Dur dur de vieillir.
En tout cas, quand il est arrivé, c'était bien pour être affecté à la Pointe des Sables :

Even est arrivé début août 1986. Cette photo a été prise le 19 septembre 1986. Even est juste derrière moi à droite.

Michel, tu me dis qu'Even était chef de station de la PDS en 1988.
Cela m'étonne beaucoup. J'ai débarqué de la PDS pour rentrer en métropole le 11 juillet 1987, remplacé par le major radio Le Guillou.
Les affectations en famille en Martinique étaient passées de deux à trois ans. Le Guilllou était donc en poste jusqu'en juillet 1990.
Que s'est-il passé ?
Even n'était-il pas "chef de station par intérim" en attendant le remplaçant de Le Guillou qui aurait donc débarqué pour une raison que j'ignore.
C'est rare mais ça arrive :
quand j'ai pris mes fonctions de chef de station à La Régine, le major Henrotel, mon prédécesseur, avait débarqué depuis plus de trois mois sans être remplacé (oubli de la DPMM !). En attendant, le maitre principal Mallet, adjoint chef de station, est devenu "chef de station par intérim". Normal, c'est la règle dans ce genre de situation.

Even était-il PM, cipal ou major ?
je crois me souvenir qu'il a été désigné comme PM mais qu'il est passé cipal juste en arrivant en Martinique.

Argus des majors en 1992. Even n'est pas sur cette liste.

Deuxième raison de mon étonnement : le poste de chef de station de la Pointe des Sables était un poste de major radio, surtout depuis sa montée en puissance voulue par l'EMM (station Syracuse + création d'une ZMS "station radio PDS").
J'ai remplacé un major radio et j'ai été remplacé par un major radio.

Arrivée des fusiliers marins à la Pointe des Sables
je n'en suis pas certain à 100 % mais presque sûr : à leurs tout débuts, ils assuraient la garde au portail d'entrée. C'était d'ailleurs là la principale revendication de certains officiers du 33ème RIMA vis-à-vis de la Marine. Ils estimaient que leur mission devait se limiter à la garde de la pyro et que la permanence au portail d'entrée du site de la PDS devait être assurée par la Marine et non pas par les bigors et marsouins.

Sur le fond, ils n'avaient pas tort.

Autre différence entre nos séjours à la PDS, Michel, les maitres chiens et le chenil : je ne les ai jamais connus.
Par contre, dès leur arrivée, les fusiliers ont effectivement squatté une partie du bâtiment ex GCR, près du portail d'entée.
Voici le seul chien de garde que j'ai connu à la station :

Onyx et Clitoris dite Clito, les deux mascottes de la station radio.

PS. les bigors et marsouins sont les sous-officiers et soldats de l'Infanterie de Marine.
La quasi totalité des fusiliers marins étaient des fusil et non pas des fusco.

Pour répondre à nos amis biffins, la station était-elle capable d'assurer elle-même une permanence au portail d'entrée ?
La réponse est clairement NON.
Déjà, contrairement à d'autres stations radio que j'ai connues (Kerlouan et La Régine), nous n'avions ni mécanicien, ni électricien, ni sécuritar, ni secrétaire, toutes ces fonctions étant assurées par des radios ... qui faisaient déjà du quart au PC radio.
Quant au plan d'armement des radios/tlson, pour nous, marins, il était "correct" mais très insuffisant aux yeux par exemple de l'état-major du COTAM (Armée de l'Air, voir un des msg précédents).

Quant au poste de chef de station, les sous-officiers et officiers subalternes du RIMA qui venaient à la PDS étaient tous extrêmement surpris que le titulaire ne soit que major. Pour eux, c'était un poste de trois galons, minimum. Nono a dû entendre le même discours à Rivière Salée.

Salut Max ! J'avoue me perdre aussi un peu dans la liste des chefs de station de la PDS.
J'ai remplacé le major Rohmer à l'été 1991 et Even était présent comme adjoint et responsable Syracuse, fonction qu'il a exercé jusqu'à la relève 1993.
En ce qui concerne les intérims, la dernière année que j'ai passé à la Martinique a été mouvementée :
Autant je me suis bien entendu avec le commandant du TVL et surtout le COMAR entre 1991 et 1993, autant les relations furent exécrables de 1993 à 1994.
Je dois préciser que le comar 1991/1993 était le CV Kergall, un officier trans qui quelques semaines avant était encore mon chef du bureau transmissions à l'état major de la marine et avec lequel j'avais une excellente relation.
Donc, en 1993, changement radical : Le comar (dont je ne me souviens plus du nom) fut rapidement et unanimement détesté en raison de son côté méprisant envers tous ceux qui n'étaient pas de purs officiers issus de l'école navale (y compris le médecin, le commissaire, les commandants des unités ...).
Comme commandant du TVL, nous avons reçu à la place d'un ORSA, un officier de marine, dont je ne citerai pas le nom, "exfiltré" de Toulon pour divers motifs sur lesquels je ne m'étendrai pas non plus. Avec le nouveau comar, ils étaient les deux seuls "navalais" sur zone et ont vite formé un couple infernal.
Diverses divergences et altercations au sujet de la gestion du personnel et de l'organisation de la station ont conduit à mon éviction de la fonction de chef de station et à ma nomination comme "officier matériel" du TVL (poste qui ne servait à rien) et m'ont valu de passer au rapport de prendre des jours d'arrêts.
Mon adjoint, un PM trafi certifié Syracuse a assuré l'intérim jusqu'à l'arrivée de mon remplaçant que je n'ai pas rencontré.
Lors de ma désignation comme officier en second de Sainte Assise, le commandant du TVL s'est même fendu d'un courrier à la FOST les mettant en garde contre ma personne !
Je l'ai appris quand j'ai pris mes fonctions début 1995, de la bouche de l'officier trans de la FOST et de son adjoint que je connaissais fort bien (inutile de dire que ce courrier fut classé verticalement!).
J'ai donc pris mes fonctions à Sainte Assise en toute quiétude, mais j'ai eu ma petite revanche :
En 1995, le commandant du TVL a été désigné pour la direction du renseignement militaire, sur l'ex base aérienne de Creil et par indiscrétion, j'ai su plus tard que la FOST n'y était pas pour rien !
Voilà, j'ai été un peu long et j'espère ne pas vous avoir "saoulé" avec mon histoire !

Noel a écrit:Diverses divergences et altercations au sujet de la gestion du personnel et de l'organisation de la station ont conduit à mon éviction de la fonction de chef de station et à ma nomination comme "officier matériel" du TVL (poste qui ne servait à rien) et m'ont valu de passer au rapport de prendre des jours d'arrêts.

Encore des "mal embouchés" pour mettre un Major aux arrêts pour un problème dont ils étaient incapables de comprendre. Heureusement de nos jours on a droit de s'expliquer avec une hiérarchie supérieure à celle qui punit.

msg 242 / Quelle histoire ! Non, Nono, tu ne nous a pas "saoulés", bien au contraire. Tous ceux qui ont fait une carrière longue, un jour ou l'autre, "ont eu des problèmes" comme dirait un humoriste bien connu. Quand c'est avec le pacha et le COMAR, c'est évidemment très embêtant (je suis poli).
 
Officier pas content, moi non plus.

Le jeune, fringant et ambitieux capitaine C. était un officier biffin affecté au Comsup. Un jour, sans daigner venir me dire simplement bonjour ni même de me prévenir de sa présence (je n'étais "que" major), il se permit d'afficher un ordre, signé de sa main, concernant la station. Quand je vis ce papier, je fis des bonds. D'un geste rageur, je barrais toute la feuille et écrivais :
"Ce document n'a aucune valeur et est donc annulé.
Major PERON, Commandant Militaire de l' Etablissement Interarmées de la Pointe des Sables".
En tant que "commandant militaire" de la PDS, je n'avais que trois supérieurs : le chef d'état-major de la Marine aux Antilles-Guyane, le COLADJ (colonel adjoint du COMSUP) et le général COMSUP Antilles-Guyane. 
A ce titre, même le commandant TVL n'avait aucune autorité sur moi. Et encore moins le capitaine C. J'aurais voulu voir sa tête quand il fut informé de ma réaction ! En tout cas, il prit très mal la chose et écrivit à mon pacha pour se plaindre de mon comportement à son égard. Lettre dont je n'étais pas  destinataire pour info. Dans mon dos. Le comble ! C'est vraiment le monde à l'envers : c'est lui qui aurait dû me faire des excuses.

C'est le colonel commandant le PPSD Antilles-Guyane qui prit ma défense et arrondit les angles entre la Marine et un certain officier biffin du COMSUP. Le capitaine d'aviation, chef de l'antenne DGSE Antilles-Guyane, intervint également en ma faveur. J'avais d'excellents rapports avec ces deux officiers. Merci colonel, Merci capitaine.

Cette plainte contre moi du capitaine C. n'eut aucune suite. Ni le COMSUP, ni le COMAR, ni le commandant TVL ne me firent de reproches.

Oups, je me suis planté.
Pourquoi ? J'ai encore en tête le fameux dessin que nous a présenté Max avec les étiquettes et l'organigramme du PC Radio. Y figuraient notamment les noms de Even et Poticadou. J'ai bien rencontré Poticadou, que je crois avoir vu à la Réunion il y a bien longtemps, il était sur le départ. Par contre je ne reconnais absolument pas le visage de Even sur la photo présentée. Quel poste occupait il ? Je crois que Poticadou était chef exploitation.
Avec mes excuses embrouillées, bien amicalement
TUR2

je confirme. POTICADOU était chef exploit. BERNARD adjoint

quant à EVEN (MP) il était là pour l'installation de la station Syracuse . au départ de max il me restait 9mois a faire je n'ai jamais vu le schelter c'était un cipal sympa avec les choufs

Alors, Even, PDS ou pas PDS, Syracuse or not Syracuse ?
"Je ne reconnais absolument pas le visage d'Even sur la photo" nous dit Michel.

Michel, ce jour-là, une deuxième photo avait été prise, Even étant cette fois légèrement de profil :

De gauche à droite, Noël, ma pomme et Even le 19 septembre 1986 à la PDS.

En tout cas, pendant ses premiers mois au TVL Fort-de-France, aucun doute sur son affectation et ses fonctions :

Là, c'est très clair. En prime, vous avez même les dates de fin d'affectation.
C'est Poticadou qui a réalisé ce très beau dessin.


Ce jour-là, toutes les épouses et compagnes de tous les marins de la PDS étaient invitées à déjeuner avec nous.
A droite, le barbu, c'esr Calvet, chouf radio.
Sur les autres visages féminins, j'arrive à mettre un nom mais pas sur celui-là.
Mais qui était donc cette charmante personne très entourée ? Nous avons certainement été présentés mais je n'en ai aucun souvenir.
Question subsidiaire : tabletop, c'est toi de dos ?

non max ce n'est pas moi. la charmante personne par contre c'est la femme de Quéré qui était je crois la soeur de la femme de Calvet.

j'ai côtoyé Quéré au retour sur Brest

sur la photo avec Even il y a aussi Aubert avec les lunettes. je l'ai retrouvé aux sous marins a l'issu du BS

Mais oui, bien sûr ! Quéré et Calvet, ayant pour compagnes deux sœurs martiniquaises.
Si ma mémoire ne me joue pas encore des tours : Quéré nous avait invités à son mariage, mon épouse et moi mais, ce jour-là, nous ne pouvions pas y aller.

En raison de la rentrée scolaire, on en parle beaucoup en ce moment, le port de l'uniforme dans les établissements scolaires publics.
Bien avant la métropole, la Martinique y avait déjà pensé :

Le quartier le plus proche de la station radio de la Pointe des Sables est le quartier Dillon, un quartier que l'on peut qualifier de populaire. Petite précision : aucun rapport avec le rhum du même nom made in Martinique. L'entrée en sixième d'Anthony (mon plus jeune fils) se fit donc au collège Dillon. Grosse surprise pour nous autres, métropolitains : dans ce collège public, le port de l'uniforme était obligatoire !
Dans tous les autres établissements scolaires de Fort de France, il en était de même. En ce qui concerne le collège Dillon, pantalon bleu et chemisette blanche pour les garçons, jupe bleue et corsage blanc pour les filles. Chaque collège avait son propre uniforme. Une fois passé l'effet de surprise, cela ne posa aucun problème. Ni au principal intéressé, ni à nous, les parents. Je suis bien placé pour le savoir, le port de l'uniforme présente à mes yeux un gros avantage : le matin, en se levant, on ne se pose jamais la sempiternelle question "Mais comment vais-je m'habiller aujourd'hui ?". N'est-ce-pas, mesdames ?

La station radio de la PDS était géographiquement isolée. Pour une station radio, c'est indispensable (risques d'interférences). Pour une pyrotechnie, encore plus ! (risques d'explosion). Avantage : nous jouissions d'une tranquillité absolue. Aucun bruit ne venait troubler notre sieste. La nuit, nous n'entendions que les centaines de minuscules grenouilles qui "chantaient" dans les jardins du fortin ou dans la mangrove toute proche. Au début, ça surprend. Après, on s'y habitue et c'est comme si on ne les entendait plus. Inconvénient de ce royal isolement : la Pointe des Sables était dans un cul-de-sac et totalement à l'écart de toutes les lignes de transport en commun. Personne ne pouvait venir nous voir en disant "Je passais là par hasard ...".

En ce qui concerne le cas particulier des familles, un texte officiel interarmées avait prévu cette situation . A titre exceptionnel et dans la mesure où les roulages officiels n'étaient pas perturbés, les femmes et les enfants résidant au Fortin et dans les deux villas extérieures étaient autorisés à voyager à bord des véhicules militaires de la station radio et de la pyrotechnie pour se rendre en ville. Ce n'était pas une faveur (à Rufisque au Sénégal, cela se faisait déjà en 1968-1970). Ce n'était qu'une juste compensation aux contraintes imposées par l'Armée aux familles qui, elles, n'étaient pourtant pas militaires.
PS. nous étions tous en logements NAS, nécessité absolue de service.

Au début de chaque année scolaire, le chef du SCAN Fort de France (mon voisin du Fortin) et moi établissions un plan de roulage en mettant nos moyens en commun, une Peugeot 305 break côté station et une Renault R18 break côté SCAN / pyro, un covel ou un radio disponible côté station et un chauffeur martiniquais toujours tiré à quatre épingles côté SCAN / pyro.